Les lipides

Les lipides, ennemis publics numéro 1 ?

Les lipides, ou le macronutriment probablement le plus incompris de la diététique. Et pour cause : vous pouvez vous attendre à tout ! Même parmi les diététicien(nes), beaucoup se contredisent. Personnellement, je ne prêche pour aucune paroisse. Je vais vous expliquer ce micmac que certains compliquent pour franchement pas grand-chose.

On va commencer par les acides gras saturés, ceux-là n’ont pas la vie belle ! Ils ont été attaqués de toute part depuis près de 50 ans et étaient vendus comme les responsables de l’obésité, des maladies cardiovasculaires et j’en passe. En fait, les chercheurs se sont rendu compte après analyse que… c’était complètement faux. Ces acides sont effectivement néfastes lorsque l’on en consomme en très grande quantité, ce qui est rare dans une alimentation équilibrée. Le principe de ces molécules est qu’elles sont comme leur nom l’indique « saturées », rien ne peut se greffer à elles. Ce qui n’est pas le cas des mono-insaturés (où il reste un « espace » auquel se greffer), polyinsaturés (où il en reste plusieurs). Alors, en dehors d’un excès de temps en temps avec des plats très riches en produits animaliers : fromages, viandes, etc… vous ne devriez pas avoir de problèmes liés aux acides gras saturés.

L’argument commun est que notre corps le produit, il est donc dit « non-indispensable », mais cela veut-il dire qu’il faut le bannir ? Non ! Il participe aux apports de vitamines A, D, E et K ! Le limiter ? En fait, consommer des produits d’origine animale sans surconsommer les aliments gras qui en sont concentrés (fromages à pâte dure, biscuits concentrés en graisses) est probablement la formule la moins prise de tête et la moins dangereuse pour la santé. Imaginez un repas avec de la charcuterie en entrée, faut-il vraiment se prendre un bout de gouda avant le dessert ?

Du gruyère râpé avec les pâtes ? Pas de problème ! Mais seulement si ce n’est pas accompagné d’un plat en sauce par exemple.

Ensuite, il y a les insaturés : tout d’abord les mono-insaturés que l’on retrouve sous le nom d’oméga 9, puis les polyinsaturés, les oméga 3 et 6 qui ont la particularité d’aider à l’élimination du cholestérol. On les retrouve dans les huiles végétales et le but est d’avoir une proportion de chaque. La majorité s’accorde à dire que les oméga 6 doivent être consommés quatre fois plus que les oméga 3. Mais attention ! Rien ne sert de consommer trop d’oméga 6, car le rôle des oméga 3 s’en trouverait perturbé !

A présent, vous avez dû comprendre que je n’allais pas vous donner une formule magique concernant les lipides, car rien n’est magique dans l’alimentation. Il vous suffit de varier vos huiles : tournesol, colza, olive… Toutefois, essayons de viser des huiles extraites à froid et pourquoi pas même bio ! L’important est que vous ne consommiez pas qu’un seul type de graisse végétale et que vous ne consommiez pas uniquement des graisses animales.

Voulez-vous qu’on fasse un détour par la case cholestérol ? Sachez que le corps humain produit lui-même son cholestérol et ma psychologie est la suivante : si le corps le produit, c’est que c’est pas mauvais.

Mais il est fou ce Baptiste, le cholestérol, il y en a plusieurs : un mauvais et un bon… C’est faux ! Voilà c’est dit. Le HDL et le LDL sont des lipoprotéines qui transportent le cholestérol, et elles diffèrent dans leur utilité. L’une (le LDL) dépose le cholestérol dans les artères quand on en consomme trop, et l’autre (le HDL) vient prendre ce même cholestérol des artères pour l’éliminer dans le foie. Alors oui, éviter de stocker dans les artères serait idéal. Pour cela, il suffit de ne pas abuser des bonnes choses, rien de plus, et d’avoir un taux de HDL supérieur au LDL afin de ne pas stocker plus que ce que l’on « dépose ».

Pour finir, parlons du seul acide réellement néfaste : l’acide gras trans. AHHH celui-là vous ne le verrez pas indiqué sur le carton de l’aliment, il ferait trop de tort aux industriels ! Ils préféreraient payer une amende plutôt que de l’indiquer sur les paquets de vos biscuits préférés. Pour le reconnaître, il faut aller sur internet, sur des sites spécialisés … ou pas ! En fait, il faut juste un peu de logique : il est le seul acide transformé par l’Homme (d’où son nom), on le retrouve donc dans les aliments créés par l’Homme. Facile non ? Il faut aussi savoir qu’il existe en mince proportion dans les produits d’origine animale.

Les consommateurs cherchent des aliments qui se stockent et qui gardent évidemment un bel aspect. Malheureusement, les aliments qui attirent, comme les graisses, s’oxydent et donc l’aliment est moins mis en valeur et donc moins acheté. Alors les industriels de l’agroalimentaire ont trouvé une solution : compléter les chaînes libres pour éviter qu’une molécule ne vienne se déposer et commencer le processus d’oxydation. De plus, l’huile oxydée a une particularité : elle devient solide, quel bonheur pour l’incorporer dans des gâteaux !

En fait, ces industriels se fichent de votre santé, car le corps ne sait pas comment utiliser ces acides gras et, par défaut, il les stocke. Où ça ? Je vous en ai parlé précédemment : droit dans vos artères, provoquant inflammations, plaques d’athérome, maladies cardiovasculaires, etc.

En conclusion, les graisses (ou lipides) sont nos amies ! On a vu que, parmi elles, une seule est véritablement néfaste mais facilement repérable. Effectivement, les gâteaux, c’est bon je suis d’accord, mais c’est au détriment de votre santé. Je dirais donc : « le moins pour le mieux ».

Article rédigé concernant les lipides par Baptiste Delahaye, notre intervenant diététique.

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